Nous avons demandé aux candidat·e·s de détailler leurs engagements pour la santé mondiale, afin de mieux prévenir et répondre aux défis sanitaires actuels et futurs.
Leurs engagements sont-ils à la hauteur des enjeux ? Découvrez les résultats des candidat·e·s ainsi que notre analyse.
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Anne Hidalgo souhaite faire de la France le fer de lance de l’accès à la santé partout dans le monde, ambition pour laquelle elle compte se donner les moyens financiers en consacrant d’ici la fin du mandat 0,1% du RNB français à l’aide internationale en santé. Elle considère que la France doit renforcer sa participation aux efforts multilatéraux de lutte contre le VIH/Sida, la tuberculose et le paludisme, notamment via Unitaid et le Fonds mondial. Elle souhaite œuvrer pour l’égalité femmes-hommes et le libre et égal accès à la santé sexuelle et reproductive à travers les programmes d’aide au développement. La candidate du Parti socialiste reconnaît l’interdépendance entre la santé des humains, des animaux et des écosystèmes et compte avoir une approche globale de la santé en attachant un délégué interministériel au Premier ministre chargé de porter cette vision “une seule santé”. Afin de mieux prévenir et de répondre aux pandémies, elle reconnaît l’importance d’apporter une réponse globale et souhaite donner à l’Organisation mondiale de la santé (OMS) la latitude nécessaire pour qu’elle prenne le rôle de régulateur. Elle considère que les rôles respectifs des Etats et de l'industrie pharmaceutique doivent être repensés pour faire face aux crises sanitaires. Notamment, Anne Hidalgo soutient les transferts de technologies de santé vers les pays en développement. S’agissant du secteur pharmaceutique, la candidate se déclare favorable à une plus grande transparence de la fixation des prix des produits de santé et de l’utilisation des aides publiques mais elle n’apporte pas de précisions sur les mesures pour y parvenir.
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Yannick Jadot se déclare en faveur de nos 10 demandes pour la santé mondiale, et propose de nombreuses mesures concrètes et ambitieuses pour les mettre en œuvre.
Yannick Jadot est attaché à une amélioration de l’accès à la santé dans les pays en développement, ambition pour laquelle il compte se donner les moyens financiers en allouant 70% des recettes de la taxe sur les transactions financières au budget de l’aide publique au développement (APD), ainsi qu’en consacrant chaque année 0,1% du RNB français à l’aide internationale en santé. Afin de réellement prendre en compte les besoins spécifiques des populations et notamment des femmes et des filles, il s’engage à inclure les acteurs locaux et communautaires dès la phase d’élaboration des projets de développement.
Le candidat d’Europe-Ecologie-Les-Verts souhaite adresser les lacunes de la gouvernance mondiale pour prévenir et répondre aux pandémies en renforçant notamment le rôle de l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Il considère que le droit à la santé de tou·te·s doit primer sur toute considération commerciale, et plus particulièrement en temps de crise sanitaire. Par exemple, dans le cadre de la pandémie de Covid-19, il soutient la levée des brevets des vaccins, afin d’en diversifier et accroître la production, pour les rendre plus accessibles aux pays à revenu faibles et intermédiaires.
Yannick Jadot s’engage à œuvrer pour renforcer la transparence du marché pharmaceutique, notamment pour que l’Etat puisse mieux négocier les contrats qu’il conclut avec les entreprises du secteur. Pour y parvenir, il s’engage à conditionner toutes les subventions publiques données au secteur à la publication d’informations clés, ainsi que de proposer une loi qui entérine ces obligations.
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En répondant au questionnaire adressé par le Collectif Santé Mondiale, Emmanuel Macron affiche son souhait de soutenir un agenda global pour améliorer l’accès à la santé. Il s’est engagé à mettre en œuvre 9 de nos 10 recommandations. Cependant, nous regrettons l’absence de mesures significatives qu’il compterait mettre en œuvre durant le prochain mandat, dressant avant tout le bilan de son quinquennat.
Le candidat de La République En Marche s’engage à augmenter la contribution française au Fonds mondial, à renforcer durablement l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et à soutenir les négociations d’un traité universel et contraignant pour que la communauté internationale prévienne, se prépare et réponde mieux aux pandémies.
S’il déclare souhaiter renforcer la solidarité internationale en santé, il ne prend aucun engagement financier nouveau et chiffré permettant d’y parvenir. Les réponses à notre questionnaire traduisent une bonne compréhension des enjeux mais le Président-candidat ne présente pas de plans d’action sur les cinq années à venir pour renforcer les systèmes de santé, assurer une approche féministe dans les politiques de santé, réduire les inégalités d’accès aux soins ou avancer vers une souveraineté sanitaire des pays en développement.
Plus inquiétant, nous regrettons vivement la position d’Emmanuel Macron qui nie l’évidence quant aux défaillances du marché pharmaceutique et des règles de la propriété intellectuelle. Il ne remet pas en cause l’état actuel des choses et ne propose pas de réformes pour renforcer l’encadrement et la transparence alors que de nombreuses organisations internationales et agences de l’Etat français alertent des menaces que cela représente pour l’accès des patient·e·s aux traitements innovants et pour la soutenabilité financière du système de santé. Il défend par ailleurs un compromis sur les brevets que la société civile pointe du doigt comme étant moins ambitieux que les accords actuels.
Malgré un mandat marqué par une pandémie majeure, le candidat Emmanuel Macron ne prévoit pas d’actions significatives pour renforcer l’action de la France en faveur de la santé mondiale s’il venait à être réélu. Retrouver notre bilan de son quinquennat sur ces questions : https://www.collectif-sante-mondiale.fr/wp-content/uploads/2022/03/Bilan-Quinquennal-Emmanuel-Macron.pdf
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Jean-Luc Mélenchon se déclare en faveur de nos 10 demandes pour la santé mondiale, et propose des mesures concrètes et ambitieuses pour atteindre la couverture sanitaire universelle. Afin d’appuyer les pays en développement à parvenir à cet objectif, il compte consacrer 0,1% du RNB français à l’aide publique au développement (APD) en santé, grâce à des fonds supplémentaires dégagés notamment en renforçant le taux et l'assiette de la taxe sur les transactions financières (TTF). Il s’engage par ailleurs à consacrer 1 milliard d’euros par an au Fonds mondial de lutte contre le VIH/Sida, la tuberculose et le paludisme. Il attache une grande importance à ce que l’APD soit respectueuse de la souveraineté des pays et réponde aux besoins des populations concernées avec une attention particulière aux femmes et aux filles.
Le candidat de La France Insoumise veut œuvrer pour que les logiques commerciales ne soient plus un frein à l’accès universel aux soins et aux produits de santé, en France comme à l’international. Pour ce faire, il souhaite impulser au niveau international une réforme des règles de la propriété intellectuelle et le renforcement du rôle et de la vision de l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Au niveau national, il veut créer un pôle public du médicament, qui s'assurera de la transparence du marché pharmaceutique, sous le regard du Parlement, du contrôle des prix sur l’ensemble des produits de santé et de la bonne utilisation des subventions publiques données au secteur. Pour favoriser la recherche et le développement de nouveaux produits, les résultats de la recherche publique et des essais cliniques seront rendus accessibles à tout le monde.
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Valérie Pécresse s’engage à mettre en œuvre l’ensemble de nos demandes pour renforcer la solidarité internationale en santé. Elle compte accroître les financements pour renforcer les systèmes de santé et la sécurité sanitaire internationale en s’inscrivant sur une trajectoire de 0,1% du revenu national brut (RNB) alloué à l’aide publique au développement (APD), ainsi qu’en augmentant la part des revenus de la taxe sur les transactions financières (TFF) affectée au budget de l’APD. Elle s’engage à faire de la santé des femmes et des filles une priorité de sa présidence, tant au niveau national qu’international, et souhaite mettre l’accent sur les droits et la santé sexuels et reproductifs. Elle s’engage à augmenter la contribution française au Fonds mondial de lutte contre le VIH/sida, la tuberculose et le paludisme et à mobiliser les autres bailleurs de manière à ce que les financements soient à la hauteur des besoins. Si elle affirme vouloir soutenir les pays en développement à renforcer leurs systèmes de santé et les pays africains à atteindre la souveraineté sanitaire, la candidate Les Républicains ne propose pas de mesures concrètes pour tenir ces engagements.
Il en va de même pour les enjeux de défaillance du marché pharmaceutique et d’accès aux produits de santé, pour lesquels la candidate partage certains de nos constats mais manque de propositions précises ou ambitieuses pour y répondre. Ainsi, si elle reconnaît qu’il est indispensable que les industriels de la santé fassent davantage d’efforts en faveur de la transparence sur les essais cliniques, les investissements et les prix, elle mise uniquement sur les incitations. Elle refuse notre proposition de conditionner au respect de ces critères les aides d'État versées aux entreprises et ne propose pas de garanties pour contrôler le respect de ces principes par le secteur privé.
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Fabien Roussel se déclare en faveur de 8 de nos 10 recommandations pour la santé mondiale et souhaite agir pour faire de la santé et de la protection sociale un droit universel. S’il propose des mesures concrètes pour parvenir à cet objectif en France, il n’a pas suffisamment détaillé dans le questionnaire son programme pour soutenir les pays en développement dans le renforcement de leurs systèmes de santé.
Concernant la pandémie de Covid-19, le candidat souhaite lever les brevets sur les vaccins, afin d’en faciliter la production et l’accès dans les pays en développement. Néanmoins, au-delà de la crise sanitaire actuelle, il ne s’engage pas à mobiliser des financements pour lutter contre les épidémies de VIH/sida, tuberculose et paludisme qui continuent d’affecter majoritairement les pays en développement. Le candidat ne reconnaît pas par ailleurs l’importance de la santé communautaire, qui en impliquant directement les personnes concernées, permet une réponse plus adaptée aux défis sanitaires et complémentaire à celle des systèmes publics.
Fabien Roussel s’engage à prendre des mesures politiques et budgétaires pour renforcer le rôle de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) dans la réponse internationale aux menaces sanitaires. Il attache une grande importance aux enjeux de manque de transparence et de régulation du marché pharmaceutique. Il veut créer un pôle public du médicament en France pour détacher les vaccins et les médicaments de la sphère financière et mieux en maîtriser les conditions de recherche et de développement.
Cette notation est basée uniquement sur les réponses données au questionnaire que nous avons adressé aux 6 candidat·e·s disposant d’un groupe politique à l’Assemblée nationale et/ou au Sénat.
En attente de réponse.